
Le Docteur Henry Aurenche a donné en 1926 une description scientifique mais néanmoins subtilement poétique des composantes du parfum de l'île.
« Cette odeur spéciale à la Corse
provient surtout de sa flore particulièrement abondante et variée. Toutes les plantes à parfum s’y sont données rendez-vous, et comme toutes fleurissent à la belle saison, la gamme des odeurs est d’une variété étonnante.
Ce sont d’abord les fleurs de la région maritime qui poussent tout le long des falaises, vivant
de peu dans le creux d’un rocher, où s’épanouissant dans les sables du littoral.
Toutes ces fleurs à l’odeur âcre mêlent
leurs parfums à celui plus suave ou plus
pénétrant des innombrables plantes ou
arbustes des coteaux et de la montagne corses. Ceux-ci sont recouverts en grande partie
par tous les représentants de la famille des cistinées, le ciste, macchia en corse, qui
a donné son nom au maquis. Il y règne
en maître incontesté avec toutes ses
variétés [...].
Elles sont parfois en si grand nombre
que la montagne en paraît toute blanche.
Leur odeur est légère mais le grand
nombre supplée à la finesse des
parfums. […] Les myrtacées ne sont
représentées que par le myrte commun,
mais le parfum suave des fleurs de myrte
vaut à lui seul le voyage en Corse.
C’est l’ensemble de ces parfums variés qui constitue l’odeur particulière des maquis
de la Corse. L’arôme délicat et pénétrant
de toutes ces fleurs est encore exalté par
la nature généreuse d’un sol vierge de
toute culture et par les ardeurs d’un
soleil éclatant qu’aucun nuage
ne vient atténuer. »



